Gestionnaire d’entreprise et manager, Philippe Buckel a engagé une démarche de validation des acquis de l’expérience (VAE) en juin 2019, dans l’objectif d’obtenir un master. Le début du confinement l’a surpris au démarrage de son projet, mais ne l’a nullement ralenti, grâce à sa bonne organisation et au soutien continu de l’équipe de la cellule VAE de l’université.
Quel est votre parcours professionnel ? Vos motivations à engager une VAE ?
Depuis 1992, je gère des entreprises et manage des équipes de dix à 85 collaborateurs dans des structures de taille et de typologie très variées. En novembre 2018, suite à un licenciement économique, j’ai été confronté à une période d’inactivité professionnelle de plus de dix mois. J’ai alors pris conscience de la nécessité de faire valider mes compétences professionnelles, par la reconnaissance officielle d’un diplôme. Cela m’a motivé à entreprendre une démarche de validation des acquis de l’expérience (VAE), auprès de l’École de management de Strasbourg. Mon choix a porté sur le master Management et administration des entreprises – cycle cadre, et j’ai débuté mon dossier de VAE en décembre 2019. A 53 ans, l’obtention de ce master me permettrait d’être mieux armé pour amorcer plus sereinement tout nouveau virage professionnel et de me repositionner avec confiance sur le marché de l'emploi.
Comment vous organisez-vous pour avancer sur votre travail de VAE durant le confinement ?
Actuellement, directeur général d’une société de désamiantage basée dans le Val-d’Oise, je gère 32 collaborateurs répartis à travers toute la France. Confiné à mon domicile près de Strasbourg depuis le 17 mars dernier, je pratique le télétravail et manage mon équipe à distance. Durant le confinement, l’activité de l’entreprise étant fortement restreinte, je m’accorde des plages horaires quotidiennes en semaine (tôt le matin et après le dîner) pour avancer sur mon dossier de VAE. Je reviens chaque jour sur mes écrits de la veille que je peaufine. Durant le week-end, je conserve le même rythme qu’avant la crise en m’y consacrant environ 6h par jour. Il y a quelques semaines, j’ai élaboré un planning de travail mais la charge est plus conséquente que je ne l’avais imaginée. Je ne me mets toutefois aucune pression et j’avance à mon rythme. J’ai aussi pris quelques jours de congés courant avril, pour booster la rédaction de mon dossier.
L’accompagnement se poursuit durant cette période particulière. Comment en tirez-vous profit pour l’élaboration de votre dossier ?
Grâce à la continuité de service mise en place par la cellule VAE, je peux poursuivre mon parcours sans encombre (organisation des ateliers, accompagnement par téléphone). Je les remercie pour cela. Fin mars et début avril, j’ai réalisé en asynchrone les ateliers « l’écriture VAE à l’université », « analyse de la pratique » et « ressources documentaires ». Ces diverses aides pédagogique m’ont été très utiles et m’ont bien éclairé pour construire mon plan, rédiger et améliorer mon dossier. A l’issue de ces ateliers, des points téléphoniques étaient organisés avec mon accompagnatrice. Nos premiers entretiens avaient débuté en décembre à distance et se sont donc poursuivis tout naturellement par téléphone durant la période de confinement.
Accompagnement individuel, appui de l’enseignant, ateliers... Qu’est-ce qui éventuellement vous manque pour compléter ce panel ?
Ayant l’habitude de travailler à distance avec mes équipes, je n’ai rencontré aucune difficulté à réaliser les ateliers non-présentiels. J’admets qu’un atelier collectif aurait été certainement plus enrichissant, afin de partager mes pratiques et mes questionnements.
Quels autres leviers activez-vous pour avancer au mieux sur votre travail de VAE ?
Depuis le confinement, je dispose de plus de temps pour la lecture d’ouvrages spécialisés dans le management et la gestion d’entreprise qui peuvent me servir dans le cadre de la recherche de références académiques.
J’ai également associé mon épouse à la réalisation de l’atelier « l’analyse de la pratique » puisqu’il est recommandé de réaliser celui-ci plutôt en groupe et en présentiel. L’interaction avec elle m’a permis d’améliorer mon dossier en y apportant des précisions et en vulgarisant le texte pour l’adapter à la compréhension d’un public plus large. Cet atelier d’analyse de la pratique m’a permis de mieux percevoir les attendus du dossier VAE et d’aborder sous une autre forme l’écriture en pratiquant un questionnement systématique et en auto-analysant mes écrits, ce qui m’a offert un spectre plus large d’exploration de ma situation.